Aménagement du territoire, stop béton et politique de stationnement

 La mobilité partagée est l’un des éléments qui permettra une meilleure utilisation de l’espace existant et une réduction de l’occupation supplémentaire des sols. L’espace actuellement réservé aux voitures peut ainsi être consacré aux habitants.

Aménagement du territoire, stop béton et politique de stationnement

Que signifie la mobilité partielle dans l’aménagement du territoire ?

La mobilité (partagée) et l’aménagement du territoire sont étroitement liés. Les voitures prennent de la place, tout comme la voirie. Chaque changement dans l’aménagement du territoire s’accompagne d’une réflexion sur la place de la mobilité dans celui-ci : Comment les gens se déplaceront-ils dans l’espace adapté ? Quelle infrastructure faut-il pour cela ? Combien d’espace devons-nous prévoir pour la mobilité ? Ces questions sont importantes dans tout développement spatial et là où la mobilité partagée a un rôle important à jouer.

Pourquoi une politique de stationnement et de logement durable ?

L’espace est une denrée rare en Flandre et à Bruxelles. L’utilisation de l’espace continue néanmoins d’y augmenter et de se fragmenter. En Flandre, la moitié de l’espace artificialisé est occupée par du bâti et des voiries. Ces dernières représentent 80 000 hectares, dont 24 000 servent de places de stationnement. Cela équivaut à pas moins de 48 000 terrains de football utilisés pour stationner des véhicules qui, pendant 95 % du temps, sont simplement à l’arrêt.  De l’autre part, on estime que 70 % du territoire bruxellois est consacré à la voiture (stationnement et circulation) . Les dernières réserves foncières servent à faire face à cette croissance démographique, et de nouveaux projets résidentiels et quartiers sont planifiés. Ces défis et d’autres, ainsi que la manière dont la Région doit y faire face, sont dépeints dans le Plan régional de développement durable (2018). Il convient, à titre d’exemple, que les nouveaux projets résidentiels bénéficient d’une « bonne accessibilité en transport public, qui permet aux habitants un usage minimum de la voiture ». Ce plan mentionne également la présence ou le développement d’autres modes de transport et de services de mobilité. 

 

Miser, plus spécifiquement, sur la mobilité partagée garantit une réduction considérable de l’incidence du trafic sur l’espace. C’est la raison pour laquelle nous préconisons fortement l’intégration de la mobilité partagée dans les politiques d’aménagement de l’espace et les projets de (re)développement. La mobilité partagée n’est certes pas la solution à tous les problèmes. Elle constitue néanmoins un maillon essentiel à la création d’un meilleur espace de vie.

Incidence sur l’autopartage

L’autopartage présente de nombreux avantages pour l’environnement. Selon le contexte, une voiture partagée remplace en moyenne 4 à 12 voitures privées. En d’autres termes, la mobilité partagée est l’un des éléments qui permettra une meilleure utilisation de l’espace existant et une réduction de l’occupation supplémentaire des sols. L’espace actuellement réservé aux voitures peut ainsi être consacré aux habitants (des plaines de jeux, plus d’espaces verts, des trottoirs plus larges, etc.).

L’autopartage constitue également un maillon essentiel d’un transfert modal durable. Il est essentiel dans le cadre de la transition de l’utilisation de voitures privées vers des modes de transport durables. D’une part, parce que tout le monde a besoin d’une voiture de temps en temps et, d’autre part, comme solution lorsque d’autres alternatives durables sont moins appropriées. Les recherches montrent que les personnes qui recourent à l’autopartage utilisent davantage les modes de transport durables (tels que le vélo et les transports publics). Elles n’utilisent plus la voiture de manière instinctive mais choisissent rationnellement le moyen de transport le plus approprié à un moment donné. La voiture n’est qu’un des choix possibles. Elle vient s’ajouter aux autres options de transport durable. 

L’intégration de l’autopartage dans l’espace public génère une situation gagnant-gagnant-gagnant pour de nombreuses parties prenantes. Nous bénéficions tous de l’espace ainsi libéré, qui peut être utilisé pour un environnement résidentiel de plus haute qualité. De nombreux coûts sont par ailleurs économisés : par le promoteur qui doit construire des places de stationnement et par les résidents et/ou les autorités qui doivent acheter les places de stationnement et, à terme, les entretenir. En même temps, l’intégration de l’autopartage permet d’avoir encore accès à une voiture quand on en a besoin. De cette façon, la mobilité des particuliers n’est jamais compromise, mais la recherche stressante d’une place de stationnement n’est plus qu’un mauvais souvenir : la voiture partagée est garée à un endroit fixe devant la porte.

Que fait Autodelen.net ?

Autodelen.net suit l’impact spatial de la mobilité partagée et stimule l’intégration de celle-ci dans l’environnement résidentiel. 

  1. Nous proposons des conseils et un accompagnement pour l’intégration de la mobilité partagée dans l’environnement résidentiel 
  2. Nous coordonnons le Green Deal en Flandre sur la mobilité partagée dans l’environnement résidentiel
  3. Nous faisons partie du consortium international Share North

Recommandations politiques : que veut Autodelen.net ? 

Assouplir les normes de stationnement à condition de développer la mobilité partagée

La construction de logements implique invariablement des places de stationnement. Un promoteur qui souhaite mettre en place un projet dans une ville ou une commune doit se conformer aux normes de stationnement qui y sont appliquées pour réduire la saturation des emplacements de stationnement sur la voie publique. Des recherches ont toutefois montré que certaines de ces places de stationnement nouvellement construites restent souvent inoccupées. Il en résulte malheureusement un coût élevé pour le promoteur du projet, le résident et le quartier.¹ C’est pourquoi une norme de stationnement inférieure est recommandable. Cette réduction peut être mise en œuvre par l’intégration structurelle de la mobilité partagée dans les projets de construction. Une voiture partagée remplace en effet quatre à huit voitures ordinaires (et donc aussi des places de stationnement). En mettant en œuvre la mobilité partagée dans le cadre de la construction d’un nouveau projet, le promoteur peut convenir avec l’autorité locale de s’écarter d’une norme de stationnement rigide.

Planifier l’intégration de la mobilité partagée dans l’espace

L’intégration de la mobilité durable et partagée n’est pas restreinte à la parcelle d’un projet résidentiel. Elle mérite une approche intégrée et axée sur le quartier. Lors de la planification d’un quartier (et donc lors de l’élaboration de la politique d’aménagement du territoire et des plans de mise en œuvre), il incombe aux autorités locales de savoir quelles formes de mobilité durable ont leur place dans la région et comment elles interagissent les unes avec les autres. Les options de mobilité durable au sein d’un projet résidentiel interagissent naturellement avec les options de mobilité en dehors de celui-ci. 

Posez-vous la question : Existe-t-il déjà des formes d’autopartage dans le quartier ? Quelles formes de transport public sont disponibles dans le quartier ? Quels sont les autres plans d’investissement de la commune dans le quartier en matière de logement et de mobilité ? L’idée n’est pas de transférer les responsabilités au promoteur qui, pour chaque nouveau projet, devrait entamer une nouvelle phase de négociation avec les prestataires de services de mobilité durable. Un plan clair et une coordination de la part des autorités locales sont essentiels.

Considérer l’autopartage comme un complément essentiel aux alternatives durables

S’il est vrai que l’introduction de l’autopartage réduit les besoins en stationnement, il ne s’agit que d’un maillon d’une chaîne d’options de mobilité durable. Des recherches menées à Brême montrent que les transports publics restent la pierre angulaire du transport durable : la plupart des trajets quotidiens sont effectués avec ce mode de transport. Sans un bon système de transports publics, d’autres concepts de mobilité durable (tels que le partage de voitures et de vélos) seront plus difficiles à adopter. Faites donc également place aux cyclistes, aux piétons et aux usagers des transports publics.

La voiture partagée complète les transports publics pour les déplacements moins fréquents, par exemple pour transporter des objets volumineux ou pour faire une sortie à plusieurs. Un vélo cargo (partagé) peut remplir la même fonction. La combinaison des transports publics et de la mobilité partagée est essentielle pour réduire la possession de voitures, car elle offre aux résidents des options de transport complémentaires pour différents types de déplacements. L’autopartage joue par ailleurs un rôle particulièrement important dans les endroits moins bien desservis par les transports publics. Il est donc conseillé de miser sur une combinaison de différentes options de transport durable pour générer un changement efficace du comportement de déplacement.

S’attaquer à la politique de stationnement (locale)

Une autorité locale qui dispose d’un plan de mobilité durable devrait également disposer d’un plan de stationnement durable. En effet, la mise à disposition d’un trop grand nombre de places de stationnement (gratuites) sur le domaine public compromet le succès de la mobilité durable dans un quartier. On n’achète pas de place de parking si on peut stationner gratuitement dans la rue, pas plus qu’on ne paie pour une voiture partagée si on peut garer gratuitement sa propre voiture devant sa porte. Supprimez le stationnement (gratuit) sur le domaine public et augmentez le coût du stationnement pour les résidents et les visiteurs. Investissez les revenus que vous générez ainsi dans la création de pistes cyclables, de trottoirs et d’un système de transport public. Vous stimulez ainsi le transport durable et découragez la possession d’une voiture privée.

Plus d’info & contact

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Autorités locales

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